Du 20 février au 18 avril 1993
Exposition personnelle
Christian Eckart est un jeune artiste canadien de 33 ans originaire de la province canadienne de l’Alberta. Il vit et travaille depuis 1984 Ã .
Brooklyn À partir de 1986, date de l’obtention de sa maîtrise d’arts plastiques au Hunter College de New York, sa carrière rapide lui vaut en très peu de temps une réussite et une notoriété internationale.
L’oeuvre qu’il a entreprise relève d’un projet qu’il baptise ’métapeinture", d’une peinture qui parle de peinture. Sa recherche s’appuie sur l’histoire de l’art, l’histoire de l’architecture et leurs relations historiques. Ses "peintures" sont des objets construits. Leurs matériaux restent liés au réel : feuille d’or, plexiglas, fornica, peinture-émail, peinture au latex, contreplaqué de bouleau, pin, peuplier, acier doux. Il emploie des couleurs toutes faites, choisies d’après des nuanciers et des échantillons de plastique.
malgré tout, Eckart ne croit pas être un post-moderne, mais plutôt un post-formaliste qui perpétue et libère peut-être une tradition picturale ininterrompue depuis huit siècles, qui est née avec l’art religieux du moyen-âge, traverse le renaissance et l’époque romantique et aboutit à la peinture monochrome du XXème siècle.
Sa stratégie n’est pas l’appropriation, la simulation, ni la polémique. Ses objets symboliques, axés sur les propriétés picturales, repèrent des éléments plastiques cardinaux dans les modèles religieux, romantiques et moderne de la peinture, en font la synthèse et les transforment en emblèmes de ce à quoi ils renvoient. En se dévoilant et en révélant les conséquence des impératifs idéologiques sous-jacents qu’ils mettent au jour, ces objets symboliques offrent une démonstration de ce que Christian Eckart tient pour une "économie politique du sublime" inhérente à la façon dont "la société phallocentrique ritualise le vide".
Il a commencé par se poser des questions élémentaires : "Qu’est-ce-que la peinture, comment fonctionne-t-elle, d’où tire-t-elle sa légitimité, de quelle façon la culture l’utilise-t-elle ou l’exploi-t-elle ?" Pour y répondre, il a examiné les grandes oeuvres du passé, ce que beaucoup qualifieraient de "vrai art".
Il a examiné aussi l’histoire et la fortune critique de l’abstraction moderne, qui découle de la tradition romantique septentrionale du sublime.
Peu à peu, Christian Eckart a réduit la peinture à un objet matériel comportant deux composantes élémentaires : une surface et un cadre. La surface pouvait être interchangeable. Le cadre serait le contexte.
L’artiste souhaitait pratiquer une peinture dont les éléments se neutralisent, mais qui aboutisse néanmoins à la création d’objets matériels sensuels : une "peinture" emblématique du "tout ou rien".
Extraits de "Peindre le réel : l’oeuvre de Christian Eckart" de Nancy Tousley (traduction de Jeanne Bouniord)
Publication d’un catalogue