François Bouillon

Depuis 20 ans j’ai fait des choses éparses. Maintenant les pièces du puzzle se mettent en place...

Du 25 mars au 6 mai 1990

PAS DE PHOTO

Monographie

Au début des années 70, François Bouillon abandonne la peinture qu’étouffe un carcan formaliste, pour plonger vers les origines magiques et symboliques de l’art. Les assemblages, les installations constitués d’éléments premiers qu’il fabrique dès lors, explorent précisément et expriment presque rituellement les dimensions mystérieuses de l’art comme émergente, comme énergie, comme relation. l’axe, le cercle, l’empreinte en constituent les figures principales.

Il n’est pas indifférent de remarquer l’intérêt de l’artiste pour les civilisations qui, tels les Dogons, les Aborigènes australiens ou les Inuits, vivent en relation symbiotique, magique et pragmatique avec la nature.

L’exposition présentée ici est une mise à plat sans préjugé, qui laisse entière les potentialités passées et reste ouverte sur le futur. Le choix de cette démarche a été pour une large part commandé par le caractère de l’Abbaye que François Bouillon connait en voisin et qu’il apprécie comme une maison avec cave et grenier. Ce caractère propice, cette opportunité, l’ont incité à compulser son propre souvenir, à ressortir de son propre grenier des pièces oubliées, peu ou jamais montrées ; de reconstituer des arrangements, des installations disparues dont il ne reste que de mauvaises traces photographiques, afin de les confronter à ses travaux les plus récents.

A certain moment de la vie chacun peut éprouver le besoin de faire le point. Cela ne signifie pas forcément l’idée d’un cap à suivre, de son maintien ou de son changement. Il s’agit d’abord de ressaisir le travail accompli pour voir, comme le dit en titre François Bouillon "Depuis vingt ans, j’ai fait des choses éparses. Maintenant les pièces du puzzle se mettent en place."