Fabrice Gallis

Une île – dispositif autonome en attente

Du 9 mai 2010 au 19 juin 2010

vue installation

Résidence

Deuxième saison de résidence, le Centre d’Art accueille Fabrice Gallis de mi-mars à mi-juin.

Fabrice Gallis invente un dispositif autonome : Une île. Pour reprogrammer le temps d’un système complexe comme un centre d’art, il génère sa propre horloge et sa propre énergie. Une usine hydro-électrique mettant à profit l’élévation de l’abbaye produit l’énergie qui lui est nécessaire pendant sa résidence en fonction de la pluviométrie.

 

Une île – dispositif autonome en attente.

Cet espace est encore en cours d’élaboration. Le principe en est simple.

"Les gouttières visibles par les fenêtres de cet étage laissent échapper quelques gouttes, un filet d’eau qui, capté par des tubes, emplit lentement des bacs en plastique. Arrivé au niveau déterminé par les contre-poids, les bacs basculent, envoyant dans le réseau d’évacuation en PVC une vingtaine de litres d’eau. Les vingt litres, accélérés par la gravité excitent 2 turbines réparties au rez-de-chaussée-haut et au premier étage de l’abbaye.

Ces générateurs électriques produisent de manière discontinue une tension de 12V sous un courant aux alentours de 10 milliampères. Ces quelques milliampères, eux insensibles à la gravité, sont remontés au second étage par 2 fils de cuivres gainés, et rechargent lentement une batterie composée de 10 accumulateurs au nickel et cadmium d’une tension individuelle de 1,2 volts et d’une puissance de 2650 milliampères/heure.

Certains des dispositifs en cours de construction dans certaines des valises ici rassemblées nécessitent une tension de 12 volts et une certaine puissance. D’une part, ils ne s’activeront que sur l’ordre d’un détecteur électronique, à la pleine charge de la batterie. Leur activation nécessitera d’autre part une seconde condition, la présence d’une valise cruciale élaborée à distance par Eddy Godeberge*.

Le temps de charge de la batterie, si l’on considère que les turbines tournent de manière continue, en quelque sorte que la pluie tombe sans cesse sur la belle ville de Meymac, peut se calculer aisément. Sachant que la batterie peut délivrer une puissance de 2650 milliampères/heure et que le système d’alimentation produit un courant estimé à 10 milliampères/heure, rechargeant donc la batterie de 10 milliampères en une heure, il faudra donc 265 heures c’est à dire environ 11 jours pour la recharger. Cette batterie se déchargeant naturellement de 1 milliampère par jour, en 11 jours, elle aura dissipé 11 milliampères. Ajoutons donc 1 jour de charge.

Théoriquement, le dispositif ainsi mis en place, en cas de pluie continue, s’éveillera pour quelques minutes tous les 12 jours. Il reste encore à extrapoler ce délai en cas de pluie dis-continue. C’est ce délai qui constitue en grande partie l’objet de ce dispositif.

* La construction de cette pièce maîtresse s’opère au travers d’un échange avec Eddy Godeberge sous la forme de biais, de modes de communication non directs.

Ainsi, vous pouvez participer à cet échange en envoyant par lettre affranchie votre propre compte-rendu de l’avancement de l’installation à cette adresse : Eddy Godeberge, 2 traverse ténériffe, 13016 Marseille

Merci." F. Gallis.

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